Au moment du groupe de travail ministériel consacré aux conditions de travail, la FSU-SNUipp a déposé 102 alertes sociales, une par département.
Notre objectif est d’obtenir les moyens nécessaires à l’amélioration des conditions de travail.
La FSU-SNUipp28 a déposé ce 28 novembre, comme dans tous les autres départements français une alerte sociale, préalable à un dépôt de préavis de grève, pour dénoncer les conditions de travail dégradées des personnels de l’Education Nationale qui travaillent dans le 1er degré.
Les conditions de travail des enseignant·es et des AESH se sont profondément dégradées, entraînant souffrance, renoncements, perte de sens.
Le ministère porte la responsabilité de la dégradation des conditions de travail et de la santé de ses personnels, comme des conditions de scolarisation de tous les élèves.
La surcharge administrative amplifiée par le numérique, les multiples injonctions et sollicitations institutionnelles empêchent les directrices.teurs de bien faire fonctionner l’école et de travailler correctement en tant qu’enseignant·es. Cela concerne également tous les collègues adjoint.e.s qui doivent gérer un nombre de mails exponentiel avec trop souvent des demandes ministérielles à gérer dans l’urgence.
Avec les 1709 suppressions de postes d’enseignant·es dans le 1er degré pour la rentrée 2024, le choix est fait de laisser la situation se dégrader encore davantage.
Le département d’Eure-et-Loir est à l’image du pays au sujet de l’attractivité du métier d’enseignant et du manque de personnel : d’enseignants titulaires dans les classes, de remplacants, de RASED complets, d’enseignants référents…
La loi de 2005 a permis une évolution sociétale et une amélioration de la prise en compte des élèves en situation de handicap, mais cette ambition ne s’est pas accompagnée des moyens nécessaires.
L’organisation de l’école inclusive cristallise à elle seule le plus de tensions dans les écoles. Aujourd’hui elle se fait sans moyen supplémentaire, sans formation spécifique de l’ensemble des personnels. Les enseignant·es et aesh se sentent trop souvent seul·es, sans soutien de la hiérarchie et avec le sentiment de pallier aux moyens dégradés auxquels doit également faire face le secteur médico-social.

Lire l’alerte sociale que nous avons déposée le mardi 28 novembre :

La FSU-SNUipp 28 a été reçue en négociation préalable mercredi 29 novembre.
(Lorsqu’on dépose une alerte sociale, la loi impose d’engager une négociation préalable dans les 3 jours suivants le dépôt de l’alerte sociale).
Lors de cette négociation préalable, la FSU-SNUipp 28 est revenue sur tous les points mis en avant dans le courrier de dépôt d’alerte sociale. Nous avons insisté sur les difficultés rencontrées dans les écoles en lien avec les injonctions ministérielles, en lien avec la mise en œuvre de l’école inclusive. En effet, ces points ne laissent pas indemne notre profession. Nous avons donc insisté auprès de l’administration pour mettre en avant la souffrance que cela génère et ce sentiment de travail empêché qui devient notre quotidien. Si notre département, avec les moyens dont il dispose, ne laisse pas de côté l’école inclusive, il n’en demeure pas moins que cela ne reste pas à la hauteur. C’est pourquoi nous avons insisté auprès de la DASEN pour que ces éléments soient remontés au ministère : nous avons besoin de formation ; nous avons besoin de temps en équipe pour penser l’école, pour penser la classe ; nous avons besoin d’aides administratives dans les écoles pour soulager la direction d’école de certaines tâches administratives… Nous avons d’ailleurs souligné l’alourdissement des tâches administratives chronophages, qui éloignent nos collègues directrices et directeurs du cœur de métier : la pédagogie et l’animation des équipes.

Nous avons également insisté sur la réduction des droits des personnels notamment pour les demandes de temps partiels. Il nous apparaît, en effet, nécessaire que ces demandes puissent honorées quel qu’en soit le motif, comme cela l’a toujours été dans notre département ; et plus particulièrement lorsqu’il s’agit de demande d’aménagement du temps de travail pour la fin de carrière.

Enfin, nous avons rappelé notre opposition à la loi de la transformation de la fonction publique qui a pour conséquence la dégradation du dialogue social. En effet, nous n’avons plus communication d’un certain nombre d’informations qui permettent à la profession de se projeter : pour le mouvement interdépartemental et intradépartemental, les promotions… Nous avons donc réitéré notre demande de transmission des résultats du mouvement départemental anonymé, de façon à pouvoir permettre aux participants de ne plus faire leur mouvement à l’aveugle.

La FSU-SNUipp attend des réponses concrètes, tant au niveau national qu’au niveau départemental. A l’aune des réponses reçues, elle prendra ses responsabilités quant aux suites à donner à cette alerte sociale.

102 sections départementales déposent une alerte sociale le 28 novembre, la FSU-SNUipp 28 a été reçue le 29 novembre

102 sections départementales déposent une alerte sociale le 28 novembre, la FSU-SNUipp 28 a été reçue le 29 novembre