Nous avons siégé au CDEN ce vendredi 22 mars. Cette instance, présidée par le préfet, réunit les représentants de la DSDEN, du conseil départemental, des maires, les représentants des personnels et des parents d’élèves.
Nous avons commencé par la lecture d’une déclaration liminaire que vous trouverez ci-dessous :

Def Declaration Fsu Cden Du 22 Mars 2024

Nous avons rappelé notre inquiétude sur la mise en œuvre du choc des savoirs pour la rentrée prochaine en l’absence de cadrage règlementaire, tout comme pour la mise en œuvre des PAS.
Nous avons également rappelé la difficulté de cette carte scolaire à répondre à toutes les situations des écoles du département au regard du cadre contraint dans lequel elle s’est opérée avec un retrait de 19 moyens pour notre département. Nous avons insisté sur nos inquiétudes pour la prise en charge de nos élèves à besoin éducatifs particuliers avec un retrait conséquent de moyens dans le spécialisé, en particulier pour les CMPP de Dreux et Chartres.
En préambule, la DASEN a rappelé la baisse démographique continue dans le 1er degré, avec une perte prévue de 614 élèves. Elle justifie ainsi le retrait de 19 moyens pour notre département.
Concernant les objectifs de l’année scolaire à venir : accompagner les équipes, accompagner les élèves, améliorer le remplacement, renforcer les relations avec les parents, développer des projets pédagogiques innovants, nous avons insisté sur la nécessité d’une formation continue ambitieuse qui ne se cantonne pas aux fondamentaux maths et français. L’Ien-A nous a alors assuré que le projet de formation continue pour l’an prochain ne serait pas uniquement centré sur les fondamentaux. Le prochain conseil de formation sera l’occasion d’avoir une présentation de ce projet.
La DASEN n’a apporté aucune modification à son projet de carte scolaire.

Nous sommes cependant revenus sur quelques éléments nécessitant une clarification :

-Fusion/absorption Monfort – Pagnol à Nogent-le-Rotrou : il y a à ce jour 4 postes dont une Ulis à Pagnol. L’école Pagnol subit une fermeture de poste. Ce sont 3 postes dont l’Ulis qui rouvrent à Monfort. Il y aura donc 8 postes dont une Ulis à l’école Monfort à la rentrée prochaine.
Dans ce processus de fusion/absorption d’école, seuls les enseignants de Pagnol subissent une mesure de carte scolaire. Nous regrettons que ces éléments n’aient pas été donnés de façon précise à ces enseignants. Nous les invitions par ailleurs à participer à nos réunions d’informations pour le mouvement pour les accompagner dans leurs démarches.

-UEMA à Abondant : ce dispositif est acté mais n’ouvrira pas à la rentrée. Un appel à candidature passera lorsque le dispositif pourra ouvrir. Un point d’étape sera donné lors des ajustements de carte scolaire de juin.

-Education prioritaire : nous avons tenu à faire remarque que la moyenne, hors classes dédoublées, sera de 21.52 élèves/classe à la rentrée prochaine. Il apparaît, au regard des prévisions affichées pour la rentrée prochaine, que cette moyenne en éducation prioritaire est supérieure celle des écoles hors éducation prioritaire.
Pour la FSU-SNUipp, ces chiffres ne sont pas acceptables. En effet, il y a là une rupture du pacte républicain. Les réseaux d’éducation prioritaire, à leur mise en place, avaient pour objectif de donner plus à ceux qui ont moins. Dans notre département, l’administration affiche ouvertement cette rupture en mettant en avant le territoire contrasté de notre département et le cadre contraint de cette carte scolaire.
Pour la FSU-SNUipp, il n’y a pas à mettre en opposition les territoires. Il y a nécessité à donner à l’école publique les moyens de garantir la réussite de toutes et tous.

– Moyens en circonscription :
Transfert du poste Sessad Chartres au DITEP de Morancez : il s’agit d’une régulation d’un fonctionnement déjà opérationnel cette année.
Modification des supports 1 Enseignant ressource TSLA et 2 Enseignants régulation scolaire en 3 supports enseignants ressource TCC.
La FSU-SNUipp a rappelé que ce type de modification de supports doit passer par des mesures de carte scolaire, comme cela a toujours été la règle dans notre département. Ces modifications et transferts de postes sans aucune mesure de carte scolaire renforce le principe de dérèglementation qui semble devenir la norme dans notre département.
Pour la FSU-SNUipp, cette dérèglementation ne peut pas devenir la norme car cela va l’encontre de notre statut et entame un peu plus encore les droits de personnels.

-Remplacement :
Création de 3 postes :
TRBD à Sancheville
TRBD à Charonville
TRBD Rep+ à Saint-Exupéry à Dreux
Fermeture du poste de TRBD à l’élémentaire à G. Houdart Châteauneuf en Thymerais pour une ouverture d’un TRBD à l’école primaire G. Houdard de Châteauneuf en Thymerais.
Fermeture du poste de TRBD de Pagnol à Nogent-le-Rotrou.

Pour la FSU-SNUipp, ces créations ne sont pas à la hauteur des besoins en remplacement pour notre département. En effet, le cadre contraint de cette carte scolaire, en regard des arbitrages rendus pour les ouvertures et fermetures de classe, n’ont pas permis cette année encore d’avoir des mesures ambitieuses pour le remplacement. Nous regrettons par ailleurs qu’aucun poste n’ait été fléché pour le remplacement dans notre département. Le rectorat a estimé que la situation du remplacement dans notre département ne justifiait pas le fléchage de moyens malgré nos remarques appuyées à ce propos.

Avec un retrait de 19 moyens pour notre département, les arbitrages rendus par la DASEN font état de 17 ouvertures pour 41 fermetures de classes. Il convient d’y ajouter les 6 fermetures de postes dans le médico-social ainsi que les retraits de moyens en SEGPA.
L’ensemble des représentants des personnels présents (FSU et Unsa) ont voté contre cette carte scolaire.

Questions diverses :

-Application EANA : suite à nos différentes interpellations tant au niveau départemental, académique que ministériel, le ministère a reconnu le caractère illégal de la partie administrative de cette application. La DASEN nous a assuré que le département qui a déployé cette application avait été saisi de la demande de suppression de la partie administrative. Le travail est en cours. Nous avons insisté sur la nécessité de communiquer aux écoles et établissements de ne pas utiliser cette application tant que la mise à jour ne sera pas efficiente. La FSU-SNUipp restera vigilante quant à l’évolution de cette mise et jour et de l’information communiquée aux écoles et établissements.

-TER : trois territoires éducatifs ruraux à la rentrée prochaine à
Authon du Perche
Toury
Brezolles
ODDR, observatoire départemental des dynamiques rurales, travaille en partenariat avec l’Ecole et les collectivités. Ces TER ne bénéficieront pas de personnels supplémentaires mais auront des moyens financiers pour les projets pédagogiques.

-PAS : pôle d’appui à la scolarité
Notre département fait partie des 4 départements qui seront préfigurateurs des PAS à la rentrée prochaine. Dans les faits, cela signifie qu’il n’y a aucun cadre règlementaire pour la mise en œuvre de ces pôles d’appui à la scolarité. Ces derniers ont vocation à remplacer les PIAL.
Ce CDEN a été l’occasion pour la DASEN de nous donner des précisions quant à la dotation spécifique reçue du ministère pour cette préfiguration.
Le département d’Eure-et-Loir a reçu 18 moyens dont 12 moyens sur le budget 1er degré et 6 moyens sur le budget second degré. Ces moyens sont attribués au département pour assurer la coordination de ces PAS.
Il y aura donc 18 PAS dans notre département :
3 PAS implantés au collège Anatole France de Châteaudun
4 PAS implantés au collège Jean Macé de Mainvilliers
3 PAS au collège Mathurin Régnier de Chartres
4 PAS au collège Pierre et Marie Curie à Dreux
2 PAS à l’école Monfort de Nogent-le-Rotrou
2 PAS à l’école G. Houdart de Châteauneuf en Thymerais
La réunion de présentation de la note de service du mouvement sera l’occasion de s’assurer que les fiches de poste coordonnateur PAS seront prêtres pour l’ouverture du serveur.
Pour la FSU-SNUipp, il est par ailleurs indispensable que chacun des personnels qui seront impliqués dans le fonctionnement de ces PAS soient informés d’éventuels changements. En effet, au regard des éléments de préfiguration qui nous ont été donnés, les enseignants actuellement affectés dans les DAME participeraient au fonctionnement de ces PAS. Cela impliquerait une modification de leurs champs d’intervention : seul un enseignant resterait sur le site DAME et les autres se verraient intervenir uniquement dans les écoles auprès des élèves notifiés DAME. Il semblerait que soit également envisagé de demander à ces enseignants DAME d’intervenir auprès d’autres élèves à besoins éducatifs particuliers.
Pour la FSU-SNUipp, si la préfiguration des PAS se met ainsi en œuvre, il y aura là une dilution des moyens auprès des élèves notifiés DAME, ainsi qu’une dilution de moyens auprès des élèves à besoin éducatifs particuliers. Procéder ainsi ne pourra pas permettre aux enseignants DAME d’assurer pleinement leurs missions auprès des élèves notifiés et n’apportera pas non plus de réponse satisfaisant aux autres élèves.

-Choc des Savoirs : cela se traduit dans le premier degré par une mesure largement annoncée à grand renfort de communication par notre ministère par l’expérimentation des uniformes.
Plusieurs écoles de notre département participeront à cette expérimentation :
A Dreux : l’école Godeau, l’école Prévert-Beullac, l’école Paul Bert maternelle.
A Chartres : l’école Vlaminck, l’école du Grand Jardin, l’école Carême et l’école Zola.
Les uniformes auront un coût de 200euros/élève, 50% pris en charge par l’état, 50% pris en charge par la collectivité.
Pour la FSU-SNUipp, l’urgence pour la rentrée prochaine, ce n’est pas d’équiper nos élèves avec des uniformes financés par les deniers publics. En revanche, il y a urgence à utiliser l’argent public pour financer des postes de remplaçants, de RASED, de postes dans le médico-social notamment.
Au-delà de la question de l’uniforme, nous sommes particulièrement inquiet quant à la mise en œuvre des groupes de niveaux en collège, qui s’apparente à une visio rétrograde de l’Ecole.
Le préfet a salué, pour sa part, les 22 mesures « claires et courageuses » du ministre Attal, dans le cadre de ce choc des savoirs. Les représentants des personnels n’ont pas manqué d’affirmer que c’est une vision erronée de la réalité des collèges et des élèves et que ces groupes ne vont pas permettre la réussite des élèves.

-Augmentation des tarifs de la cantine scolaire du RPI Saint-Piat : suite à une décision de la communauté de communes des Portes euréliennes, les tarifs de la cantine scolaire du RPI de Saint-Piat ont doublé pour les élèves domiciliés à Chartainvilliers : de 6.21 euros à 11.90euros. Nous avons profité de ce CDEN pour interpeller le préfet sur ce doublement de la tarification de la restauration scolaire subie en cours d’année. Premièrement, un montant de 11.90 euros n’est pas raisonnable et deuxièmement un changement en cours d’année n’a pu que mettre en difficulté les familles. Le préfet nous répondu avoir adressé un courrier aux élus concernés pour leur demander de rétablir le tarif initial. Ainsi les familles des élèves de Chartainvillliers ne subiront pas ce changement de tarif.
Par ailleurs, cette situation alerte sur le devenir de ce RPI.
La FSU-SNUipp restera vigilante quant à l’évolution de la situation, pour laquelle les informations doivent parvenir de manière transparente aux personnels de ce RPI, ainsi qu’aux familles.

Pour tous compléments d’informations, n’hésitez pas à contacter la FSU-SNUIpp, notamment pour préparer votre mouvement si vous êtes concernés par une mesure de carte scolaire.

CDEN : compte-rendu d'une instance qui ne nous laisse par sereins pour la rentrée

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