Lettre ouverte à Monsieur le Préfet d’Eure-et-Loir

Chartres, le 11 septembre 2025

Monsieur le Préfet,
Le mercredi 10 septembre, environ 300 personnes ont répondu à un appel citoyen et se sont
rassemblées pacifiquement sur le parvis de la gare de Chartres. Cette mobilisation, marquée par le
calme et la responsabilité des participants, s’est poursuivie en cortège improvisé par les citoyennes
et citoyens, jusqu’à la place des Épars.
Aucune dégradation, aucun débordement, aucun appel à la violence n’ont été observés. Seuls
quelques slogans ont été repris dans un esprit de mobilisation démocratique, comme il en existe
dans toute société respectueuse des libertés fondamentales.
Pourtant, alors que la dispersion s’amorçait d’elle-même, à l’initiative même des manifestantes et
manifestants et de militantes et militants FSU présents qui invitaient les derniers présents, dont des
lycéennes et lycéens, à se replier sur les trottoirs, les forces de l’ordre sont intervenues de manière
brutale. Gaz lacrymogènes, boucliers et charges ont été utilisés contre des citoyennes et citoyens
qui, précisément, s’apprêtaient à libérer la voie publique.
Cet usage excessif, injustifié et disproportionné de la force, que la FSU 28 déplore avec gravité,
soulève des interrogations profondes sur la gestion de l’ordre public dans notre département.
Dans l’histoire récente de Chartres, les manifestations, même non déclarées, ont toujours su se
dérouler dans le respect et sans affrontement. Pourquoi, cette fois, une telle répression ? Quel
message adresse-t-on à la population en réprimant ainsi une expression démocratique pacifique ?
Monsieur le Préfet, vous êtes le garant de la sécurité, mais aussi du respect des droits fondamentaux
sur ce territoire. Il vous revient de veiller à ce que l’intervention des forces de l’ordre soit toujours
proportionnée et mesurée, et qu’elle ne se substitue jamais à un dialogue nécessaire avec la
population.
Dans un contexte national et local où la défiance grandit, il est crucial que l’État renoue avec les
principes d’écoute, de dialogue et de respect des mobilisations citoyennes.
Veuillez croire, Monsieur le Préfet, en notre profond attachement aux valeurs républicaines de
liberté, d’égalité et de fraternité.
La FSU 28
La CGT, FO, Solidaires, l’UNSA s’associent à ce courrier.